La série de bouleversements qu’Israël a traversés au cours des deux dernières années a considérablement modifié le marché immobilier. La hausse des taux d’intérêt en avril 2022, suivie des tensions politiques internes avec la réforme judiciaire, a déjà perturbé le marché. Mais c’est surtout l’événement tragique du 7 octobre, lorsqu’une guerre a éclaté, qui a profondément transformé les priorités des Israéliens en matière de logement.
Avant la guerre, les acheteurs d’appartements s’intéressaient également aux zones périphériques et aux cercles extérieurs des grandes villes, en partie en raison de la montée des taux d’intérêt et du coût accru des prêts hypothécaires. Cependant, la guerre a modifié cette tendance. Les acheteurs recherchent désormais principalement des logements dans les centres urbains, perçus comme plus sûrs, même si cela signifie payer plus cher.
Critères de sécurité : un facteur déterminant
Selon une étude récente de l’Institut de géocartographie, le sentiment de sécurité est devenu le critère principal pour les acheteurs de logements. Cette priorité a surpassé d’autres considérations traditionnelles telles que la proximité des services publics ou des écoles. Ainsi, les acheteurs sont prêts à investir davantage pour vivre dans des zones où ils se sentent protégés.
L’étude montre une diminution notable de la demande dans plusieurs villes depuis le début de la guerre.
Impact sur le marché locatif
Le marché locatif a également été affecté. Environ 20 % des adultes en Israël recherchent actuellement un appartement à louer, avec une préférence marquée pour Tel-Aviv (16 %), Ramat Gan (12 %) et Givatayim (7 %). La demande dans les villes du deuxième cercle autour de Tel-Aviv, comme Herzliya, Rishon Lezion, Petah Tikva et Ra’anana, varie entre 5 % et 7 %. En moyenne, chaque locataire potentiel cherche un appartement dans deux localités différentes.
Changements dans les décisions d’achat
L’enquête de l’Institut de Géocartographie révèle que 41 % des personnes interrogées pourraient modifier leur décision concernant l’emplacement de leur futur appartement à cause de la guerre. Environ 9 % ont affirmé que la guerre influencerait leur décision, et 22 % envisagent de changer de localité. Cependant, 59 % des propriétaires et acheteurs d’appartements n’envisagent pas de modifier leur choix initial.
Un tiers des Israéliens estime que le sentiment de sécurité dans leur logement est désormais un facteur décisif. Les acheteurs d’appartements accordent une grande importance aux mesures de sécurité, et sont prêts à payer un supplément pour cela. Par exemple, 39 % des personnes interrogées seraient prêtes à allouer 750 NIS par mois pour des mesures de sécurité supplémentaires, comme la connexion des caméras de surveillance à un centre de contrôle ou la présence d’un gardien à l’entrée de l’immeuble.
Augmentation de la demande pour des appartements sécurisés
La demande pour des appartements dotés de systèmes de sécurité, tels que des pièces sécurisées (MAMAD), a explosé depuis le début de la guerre. Selon les études, il y a eu une augmentation de 165 % des recherches pour des propriétés avec Mamad en mars par rapport à septembre 2023, et une augmentation de 275 % par rapport à mars de l’année précédente. L’étude, souligne que cette hausse n’est pas surprenante. Aujourd’hui, les Mamad sont considérés comme indispensables pour la sécurité des résidents.
En conclusion, la guerre a profondément influencé le marché immobilier israélien, redéfinissant les priorités des acheteurs et des locataires. La sécurité est désormais au cœur des décisions d’achat. Cela pousse les Israéliens à investir davantage dans des zones perçues comme sûres et à rechercher des logements dotés de dispositifs de sécurité avancés. Cette transformation du marché immobilier reflète une adaptation nécessaire à une réalité où la sécurité personnelle prime sur d’autres considérations.
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